Un ancien employé de crèche de la région de Berne fait face à de graves accusations, soupçonné d'avoir abusé sexuellement d'au moins 15 enfants. Le ministère public a déposé un acte d'accusation détaillant 50 incidents présumés. L'affaire devrait être portée devant les tribunaux au printemps prochain, soulevant des questions troublantes sur la sécurité des enfants dans les structures d'accueil.
Points Clés
- Un ex-employé de crèche fait face à 50 accusations d'abus impliquant 15 enfants.
- Les incidents se seraient produits dans deux crèches différentes, dont une dans la région de Berne.
- La crèche bernoise a mis en place des mesures de sécurité renforcées, y compris des caméras vidéo sans fonction d'enregistrement.
- Il n'existe pas de 'liste noire' nationale pour les employés de crèche, contrairement aux enseignants en Suisse.
Graves Allégations dans les Structures d'Accueil pour Enfants
Le Ministère public de Berne pour les tâches spéciales a déposé des accusations contre l'ancien employé de crèche il y a trois mois. L'homme est accusé d'avoir commis des abus sexuels sur des enfants âgés de quatre à cinq ans. Ces actes présumés ont eu lieu dans deux crèches distinctes. L'une de ces structures est située dans la région de Berne, tandis que l'autre se trouve dans un autre canton.
L'accusé a travaillé à la crèche de Berne pendant environ un an avant son arrestation en février 2024. Le nombre total d'incidents présumés s'élève à 50, affectant au minimum 15 enfants. Cette affaire met en lumière une préoccupation majeure au sein du secteur de la petite enfance.
Détails de l'Affaire
- Accusé : Ancien employé de crèche, environ 30 ans.
- Accusations : 50 chefs d'abus sexuels.
- Victimes : Au moins 15 enfants, âgés de 4-5 ans.
- Lieux : Deux crèches, une dans la région de Berne, une dans un autre canton.
- Arrestation : Février 2024.
- Procès : Prévu pour le printemps prochain à Berne.
La Direction de la Crèche Exprime son Choc et Met en Œuvre des Changements
La direction de la crèche bernoise a confirmé que des cas d'abus s'étaient produits. La directrice, par l'intermédiaire de son avocat Emanuel Zloczower, a exprimé sa profonde détresse face aux événements. « Ma cliente est bouleversée », a déclaré Zloczower. « L'abus est la pire chose qui puisse arriver dans une crèche, tant pour les personnes concernées que pour les encadrants. »
La direction de la crèche a fermement réfuté les allégations selon lesquelles elle aurait ignoré les premiers avertissements concernant le comportement inapproprié de l'employé. Selon Zloczower, il n'y avait aucune indication de conduite abusive lors du processus d'embauche ou à aucun moment ultérieur. L'établissement n'a pris connaissance des graves allégations qu'après l'arrestation de l'homme.
« L'abus est la pire chose qui puisse arriver dans une crèche, tant pour les personnes concernées que pour les encadrants. »
Refonte des Mesures de Sécurité
Suite aux incidents, la crèche de Berne a considérablement renforcé ses protocoles de sécurité existants. Un changement clé est une politique stricte interdisant aux membres du personnel d'être seuls avec des enfants dans la zone de sommeil. De plus, la crèche a installé des caméras vidéo dans les dortoirs. Ces caméras fonctionnent sans fonction d'enregistrement.
Zloczower a expliqué la nécessité de ces mesures. Il a noté que sans une telle technologie, le nombre de personnel devrait probablement doubler, ce qui serait impraticable. La direction de la crèche estime que ces étapes sont cruciales pour renforcer la protection des enfants.
Protocoles de Protection
La crèche a confirmé qu'elle respectait toutes les réglementations de sécurité de l'autorité de surveillance cantonale. Malgré cela, l'employé aurait trouvé des moyens de contourner les mesures de protection existantes. Les incidents se seraient produits dans le dortoir.
Défis liés à la Vérification des Employés et au Partage d'Informations
Le processus de vérification des antécédents des employés de crèche a été examiné de près. Lorsque l'accusé a été embauché, il résidait dans le canton de Zurich, une situation courante pour les jeunes professionnels du secteur qui changent fréquemment de lieu de résidence. La crèche a suivi toutes les procédures d'embauche standard, y compris l'obtention d'un extrait de casier judiciaire privé et d'un extrait de casier judiciaire spécial.
L'extrait de casier judiciaire spécial est un document plus complet. Il n'est accessible qu'à des autorités spécifiques et comprend des informations sur les condamnations, les interdictions d'exercer ou les procédures en cours. Cet extrait est conçu pour les personnes envisagées pour des rôles sensibles, comme la garde d'enfants.
Pas de Liste Noire Nationale pour les Employés de Crèche
Selon Kibesuisse, l'association suisse des structures d'accueil de l'enfance, il n'existe pas de liste noire nationale pour les employés de crèche. Cela contraste avec le système pour les enseignants, où la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique tient depuis 2004 une liste des enseignants dont les licences d'enseignement ont été révoquées en raison de condamnations.
Depuis janvier 2023, les autorités de surveillance cantonales, et non les crèches elles-mêmes, sont responsables de l'obtention de l'extrait de casier judiciaire étendu. Ces autorités doivent également vérifier annuellement la réputation de tous les employés des structures d'accueil pour enfants. Les crèches sont tenues de soumettre chaque année des listes de leur personnel aux autorités de surveillance.
Procédures de Vérification
- Extrait de casier judiciaire privé : Fourni par l'employé.
- Extrait de casier judiciaire spécial : Obtenu par les autorités cantonales depuis janvier 2023.
- Vérification annuelle de la réputation : Effectuée par les autorités cantonales.
Appels à l'Amélioration du Flux d'Informations et de la Prévention
Kibesuisse soutient l'idée d'une liste noire pour les employés de crèche. Cependant, Maximiliano Wepfer, porte-parole de Kibesuisse, a souligné qu'une amélioration du flux d'informations est encore plus critique. « Les autorités doivent communiquer entre elles pour éviter que des enfants ne soient mis en danger », a-t-il déclaré.
Le travail de prévention est tout aussi important, a noté Wepfer. Cela implique de sensibiliser les équipes d'encadrement par la formation et la formation continue. L'objectif est de faire prendre conscience des risques potentiels et des mesures de protection. Malgré ces efforts, Wepfer a reconnu que même une prévention robuste ne peut garantir l'élimination de tous les cas d'abus.
Lorsque de tels incidents se produisent, Kibesuisse appelle à une « clarification rapide et complète des agressions inexcusables ». La crèche de Berne a informé les parents des cas d'abus. L'établissement continue de fonctionner sous une nouvelle direction, un changement qui n'était pas directement lié aux incidents d'abus.




