Worb, Suisse – L'imprimerie Aeschbacher AG, une entreprise forte de 144 ans d'histoire à Worb, a officiellement déménagé ses activités. La société, connue pour la publication de l'emblématique « Milchbüechli » (carnet de production laitière) et l'impression de billets pour la Worblentalbahn, a transféré ses secteurs d'activité à l'imprimerie Ast & Fischer à Wabern. L'ancien bâtiment Aeschbacher sur la Güterstrasse est désormais disponible à la location, marquant la fin d'une ère significative pour la région de Worb.
Points clés à retenir
- L'imprimerie Aeschbacher, une institution de Worb depuis 144 ans, a déménagé à Wabern.
- L'entreprise a vendu ses activités d'impression, de billetterie et d'édition à Ast & Fischer.
- L'ancien bâtiment de Worb, y compris sa cafétéria, est désormais vacant et disponible à la location.
- Ce déménagement marque la fin de l'ère du « Milchbüechli » et d'une longue tradition familiale.
- Les évolutions technologiques de l'industrie de l'imprimerie ont fortement influencé la décision de la famille.
Un nouveau chapitre pour une entreprise historique
Thomas Aeschbacher, directeur général de l'entreprise, supervise les dernières étapes du déménagement des locaux de Worb. Il a expliqué la décision de la famille de déménager et de vendre une partie de l'entreprise. Le bâtiment à plusieurs étages situé au Güterstrasse 10 porte toujours le nom Aeschbacher. À l'intérieur, d'anciennes presses à imprimer et des tiroirs remplis de caractères en plomb subsistent. Cependant, les dix employés ont déjà intégré leur nouvel espace de travail à Wabern.
Ce déménagement représente un changement majeur pour la famille Aeschbacher et la communauté de Worb. Pendant des générations, l'entreprise a été un pilier de l'économie locale. Son départ laisse un vide notable dans le paysage industriel de la ville.
Historique de l'entreprise en bref
- 1881 : Christian Aeschbacher fonde l'imprimerie et la reliure.
- Début des années 1900 : Devient connue pour le « Milchbüechli » destiné aux agriculteurs locaux.
- 1913 : Commence à imprimer des billets en carton pour la Worblentalbahn.
- 1924 : Déménagement dans le bâtiment actuel du Güterstrasse 10 ; début de la publication de l'« Anzeiger Konolfingen ».
- 2021 : Reçoit le Prix de l'économie de Worb pour l'innovation dans l'impression de billets.
- 2025 : Déménagement des opérations à Wabern.
La fin d'une ère à Worb
Le départ de l'imprimerie Aeschbacher marque la fin d'une ère importante pour Worb. Pendant des décennies, l'entreprise a été un employeur et un éditeur local majeur. Elle produisait le « Milchbüechli » pour les agriculteurs régionaux et imprimait des billets en carton pour la Worblentalbahn. Plus tard, elle a également publié le journal officiel « Amtsanzeiger Worb » et le journal local « Worber Post ».
« À une époque, 50 employés travaillaient ici », a déclaré Thomas Aeschbacher. « Récemment, ils n'étaient plus que dix. »
Cette réduction d'effectifs souligne l'évolution du paysage de l'industrie de l'imprimerie. Le pic d'emploi de l'entreprise reflétait son rôle central dans l'économie régionale. Sa taille actuelle indique un changement dans les demandes du marché et l'échelle opérationnelle.
L'héritage du Milchbüechli
Le « Milchbüechli » (carnet de production laitière) était un produit bien connu de l'imprimerie Aeschbacher. Il était utilisé par les agriculteurs de la région pour enregistrer la production de lait. Cet article simple et pratique est devenu un symbole du lien profond de l'entreprise avec la communauté agricole locale.
Évolution de l'impression et de la billetterie
Certaines des anciennes presses à imprimer de l'étage supérieur du bâtiment de Worb fonctionnent encore. Thomas Aeschbacher a montré comment les cartes en carton étaient introduites dans la grande machine à imprimer les billets. Ces machines produisaient les billets en carton imprimés autrefois utilisés par les contrôleurs de train. Aujourd'hui, ces mêmes types de cartes connaissent une nouvelle vie. Par exemple, la Gelateria di Berna les utilise comme bons d'achat, prouvant la qualité durable de certains des produits traditionnels d'Aeschbacher.
Le marché de l'impression a connu des changements significatifs au cours des 30 à 40 dernières années. « Le passage de la composition au plomb à la photocomposition et à la composition numérique depuis l'introduction des ordinateurs au début des années 90 a été un énorme bond technologique », a expliqué Aeschbacher. « Cela a modifié tous les processus d'impression. »
Après 2000, la demande de produits imprimés a progressivement diminué. « Catalogues, listes de prix, brochures, horaires et annuaires téléphoniques – une grande partie a maintenant en partie disparu », a-t-il noté.
Innovation dans la billetterie
Malgré le déclin de l'impression traditionnelle, de nouvelles opportunités sont apparues. Thomas Aeschbacher a décrit son père, Hans-Jürg Aeschbacher, comme un imprimeur passionné et innovant. « Mon père avait de vastes connaissances techniques, trouvait toujours de bonnes solutions et restait innovant », a-t-il déclaré. « Il a continuellement adapté l'entreprise au marché avec beaucoup d'enthousiasme. »
Son père a participé aux tests de billets multi-voyages et a contribué au développement du fond de sécurité orange-bleu pour les billets. Depuis 2012, les opérateurs de bus et de train de toute l'Europe reçoivent les données d'impression de leurs billets d'Aeschbacher AG. Cela montre la capacité de l'entreprise à s'adapter et à se spécialiser dans un marché de niche.
Planification de l'avenir
La question de la succession a amené Thomas et son frère, Stefan Aeschbacher, dans l'entreprise familiale. Thomas Aeschbacher est un professionnel de la finance, ayant travaillé dans la gestion d'actifs pendant dix ans. « C'est utile pour la gestion d'entreprise », a-t-il déclaré. Il a trouvé passionnant de poursuivre une tradition. Cependant, l'héritage de son père était substantiel, et ni lui ni son frère n'avaient initialement d'expérience dans le métier de l'imprimerie. Stefan Aeschbacher a apporté son expertise informatique à l'entreprise.
Les deux frères ont reconnu la nécessité d'un changement significatif. « De grands changements nous attendaient », ont-ils compris. Le nombre d'imprimeries diminue rapidement. Thomas Aeschbacher a expliqué qu'une imprimerie familiale doit penser en termes de décennies, et non seulement de résultats trimestriels. « Nous devions fixer le cap pour l'avenir. »
Hans-Jürg Aeschbacher s'est progressivement retiré de l'entreprise. Il y a un an, il a officiellement cédé l'entreprise familiale à ses fils. « Ce fut un processus émotionnel, mais c'était beau de parcourir ce chemin ensemble en famille », a partagé Thomas Aeschbacher.
Le déménagement est terminé
La famille Aeschbacher estime avoir trouvé un bon acquéreur en l'imprimerie Ast & Fischer. Le processus de déménagement est maintenant terminé. « Tout s'est bien passé », a confirmé Thomas Aeschbacher. Les dix employés continuent de travailler dans leurs domaines spécialisés, désormais au sein de l'espace de bureau ouvert à Wabern, intégrés au personnel d'Ast & Fischer.
Thomas Aeschbacher continuera à soutenir les processus de qualité et le service client dans la billetterie et l'édition pendant la transition. Ensuite, il prévoit de relever de nouveaux défis dans une autre industrie. « Lâcher prise a été difficile, mais c'est plus facile quand on a trouvé une bonne solution », a-t-il réfléchi. L'équipe soudée lui manquera. Il espère également trouver de nouvelles utilisations pour les machines historiques, ne souhaitant pas simplement s'en débarrasser.
Une nouvelle vie pour le bâtiment de Worb
Pour l'ancien bâtiment Aeschbacher à Worb, Thomas Aeschbacher envisage diverses possibilités. Il pourrait abriter des bureaux, des installations de production ou de stockage. Il envisage également quelque chose d'entièrement nouveau, « quelque chose qui s'intègre bien ». Une partie de l'espace a déjà été louée par l'entreprise Toprope. Les 1800 mètres carrés restants sont toujours disponibles. Le bâtiment dispose de quatre entrées, offrant le potentiel d'accueillir quatre à six entreprises différentes. « J'ai hâte de voir ce qui va suivre ! » a-t-il conclu.