Une alliance interpartis de législateurs suisses a dévoilé un ensemble complet de mesures visant à renforcer la sécurité intérieure et à freiner l'extrémisme violent suite aux récentes manifestations à Berne. Les propositions visent à combler les lacunes juridiques, à élargir le catalogue des infractions, à augmenter les peines et à renforcer les capacités des autorités de sécurité.
L'initiative fait suite à une manifestation pro-palestinienne le 11 octobre à Berne, qui a dégénéré en troubles importants. Au cours de l'événement, des vitrines ont été brisées, des biens ont été dégradés, des membres des services d'urgence ont été blessés et le Restaurant Della Casa a failli être incendié. Les législateurs ont présenté leurs propositions directement depuis le restaurant endommagé, soulignant l'impact de tels incidents sur les entreprises locales et la sécurité publique.
Points clés
- De nouvelles propositions légales ciblent la violence organisée et les dommages lors des manifestations.
- Les mesures incluent des peines plus sévères pour l'utilisation d'objets dangereux et la perturbation des transports publics.
- Les législateurs cherchent à tenir les participants financièrement responsables des dommages.
- Les propositions visent à renforcer les pouvoirs de la police, y compris l'utilisation de l'IA pour identifier les auteurs.
- L'initiative est conçue pour être transpartisane, invitant à un large soutien parlementaire.
Lutter contre la violence organisée et les dommages matériels
Le conseiller national UDC Michael Götte a qualifié les récents troubles de "violence organisée". Il a souligné le danger que cela représente pour les services d'urgence. Götte a présenté deux propositions clés pour répondre à ces préoccupations. Premièrement, il a plaidé pour une infraction pénale qualifiée pour la direction, la coordination et l'organisation de troubles à l'ordre public. Cela vise à cibler les responsables de l'orchestration de manifestations violentes.
Sa deuxième proposition se concentre sur l'augmentation des peines pour la violence contre les autorités et le personnel d'urgence, en particulier lorsque des engins incendiaires sont impliqués. Götte a noté le risque sérieux posé par les engins pyrotechniques, faisant référence à l'incident de Della Casa où un incendie aurait pu se propager dans tout le quartier. Il a souligné que les individus utilisant des objets dangereux doivent faire face à des peines significativement plus élevées.
Fait : L'incident de Della Casa
Lors de la manifestation du 11 octobre, un incendie aurait été déclenché par des manifestants au Restaurant Della Casa à Berne. Cet incident a servi de rappel brutal du potentiel de destruction de biens et de danger pour la sécurité publique lors de manifestations violentes.
Tenir les auteurs responsables : Conséquences financières et légales
De nombreux auteurs arrêtés lors de tels événements sont libérés dans les 24 heures en raison de difficultés à prouver les actions individuelles. Le conseiller national PLR Christian Wasserfallen a critiqué cela, déclarant que la période de détention actuelle de 24 heures est "simplement trop courte". Il a souligné la nécessité de preuves plus détaillées, en particulier dans le domaine numérique, pour poursuivre les personnes impliquées.
"Il est inacceptable que des gens 'se lâchent' ici à Berne et retournent ensuite au travail ou assistent à des cours le lundi sans être inquiétés", a déclaré Wasserfallen, appelant à mettre fin à la tolérance de telles "orgies de violence".
La conseillère aux États du Centre Brigitte Häberli-Koller a souligné le fardeau financier pour les entreprises. Elle a fait remarquer que les entreprises supportent souvent les coûts des dommages après les émeutes, les auteurs ne contribuant en rien aux réparations. Sa proposition vise à garantir que les individus participant à des manifestations violentes soient tenus financièrement responsables. Cela impliquerait la saisie des biens des personnes impliquées dans des manifestations non autorisées et violentes.
Contexte de l'Alliance
L'"Allianz Sicherheit Schweiz" (Alliance Sécurité Suisse) a initié ce paquet de mesures. Il s'agit principalement d'une alliance bourgeoise, mais le conseiller national PLR Christian Wasserfallen a explicitement invité les parlementaires de gauche-verte à se joindre à l'initiative. L'objectif est de parvenir à un consensus transpartisan pour ces demandes au sein des commissions de politique de sécurité et du parlement.
Cibler les perturbations et améliorer les outils de la police
Le conseiller national PLR Hein Theiler s'est concentré sur les perturbations des transports publics. Il a exigé que toute personne qui obstrue les transports publics lors d'une manifestation publique soit tenue pénalement responsable. Cela vise à dissuader les actions qui ont un impact significatif sur la vie quotidienne et les services publics.
Le conseiller national du Centre Reto Nause a abordé l'utilisation de technologies avancées. Il a mentionné un projet pilote à Saint-Gall où les policiers sont formés à reconnaître le langage corporel et les expressions faciales. Nause a proposé que l'utilisation de l'Intelligence Artificielle (IA) à de telles fins, actuellement non approuvée, soit autorisée. Il prévoit de soumettre une motion pour modifier cela, permettant aux forces de sécurité de tirer parti des outils modernes pour l'identification et la prévention.
- Perturbations du trafic : De nouvelles règles criminaliseraient l'interférence avec les transports publics lors des manifestations.
- Intégration de l'IA : Les propositions incluent l'autorisation de l'IA pour aider à identifier les individus par le langage corporel et la reconnaissance faciale.
- Objets dangereux : Le port d'objets tels que casques, lunettes de protection, matraques, pétards et engins pyrotechniques serait explicitement réglementé et soumis à des conséquences légales.
Réglementation des objets dangereux et perspectives d'avenir
Le conseiller aux États UDC Werner Salzmann a observé un schéma récurrent dans les récentes émeutes : les manifestants portent souvent des objets destinés à la violence. Il s'agit notamment de casques, de lunettes de plongée, de matraques, de pétards et d'engins pyrotechniques. Il a noté que le port de tels objets n'est pas actuellement réglementé. Salzmann a proposé un amendement légal pour remédier à cela, visant à restreindre la possession de ces objets lors des manifestations.
Les législateurs impliqués, tous des politiciens de la sécurité, ont exprimé leur désir de "ajustements rapides". Reto Nause a déclaré que la méthode exacte pour atteindre ces objectifs, que ce soit par des motions ou des initiatives parlementaires, reste à déterminer. La présentation s'est conclue avec l'espoir que ces propositions obtiendront un soutien transpartisan, conduisant à des cadres juridiques plus solides et à une sécurité renforcée pour les communautés suisses.




