Media1 vues8 min min de lecture

Le studio de la SRF à Berne s'intègre à la rédaction de Zurich

La SRF fusionne les opérations éditoriales audio et numériques de son studio de Berne avec la rédaction de Zurich, dissolvant les équipes de programmes indépendantes comme « Echo der Zeit » pour s'ada

Oliver Schmidt
Par
Oliver Schmidt

Oliver Schmidt is a media industry analyst and journalist specializing in broadcasting, digital transformation, and organizational development within public service media. He covers strategic shifts and their impact on content production and audience engagement. (FR)

Profil de l'auteur
Langue:DEEN
Le studio de la SRF à Berne s'intègre à la rédaction de Zurich

La Schweizer Radio und Fernsehen (SRF) met en œuvre un changement organisationnel majeur, fusionnant les opérations éditoriales audio et numériques de son studio de Berne avec la rédaction de Zurich. Cette restructuration, effective à partir de 2026, vise à rationaliser les processus et à s'adapter aux habitudes de consommation des médias numériques en évolution. Cette décision entraînera la dissolution des équipes éditoriales existantes pour des programmes comme « Echo der Zeit », une décision qui suscite des inquiétudes parmi certains membres du personnel concernant la qualité journalistique et l'efficacité opérationnelle.

Points clés à retenir

  • La SRF consolide ses opérations d'information audio/numérique de Berne et de Zurich.
  • Le modèle « Newsroom 3.0 » standardisera les flux de travail entre les différents sites.
  • Des programmes comme « Echo der Zeit » perdront leurs équipes éditoriales indépendantes.
  • La direction de la SRF souligne la nécessité d'une adaptation numérique.
  • Les préoccupations du personnel portent sur les impacts potentiels sur la qualité journalistique et l'augmentation des tâches administratives.

La SRF unifie les structures éditoriales audio et numériques

La Radio Télévision Suisse (SRF) entreprend une réorganisation majeure de ses départements éditoriaux audio et numériques. L'objectif est d'unifier l'organigramme et de créer un flux de travail plus intégré. Cette initiative, connue sous le nom de Newsroom 3.0, vise à aligner le studio de Berne sur le modèle de rédaction existant à Zurich.

Les préparatifs de ce nouveau concept opérationnel sont actuellement en plein essor. Les changements devraient être introduits progressivement à partir de 2026. Cette décision fait suite à une période où Berne et Zurich fonctionnaient selon des modèles différents, bien que faisant partie de la même division Audio/Numérique.

Contexte de la SRF Berne et Zurich

Il y a sept ans, des pressions internes et externes ont empêché le déménagement complet des opérations d'information radio à Zurich. Un compromis a permis aux programmes de fond tels que « Rendez-vous », « Echo der Zeit » et « Tagesgespräch » de rester à Berne. Les départements national, étranger et certains départements économiques sont également restés à Berne. Cependant, le bureau de presse principal, ainsi que la chaîne d'information en continu SRF 4 et « Heute Morgen », ont déménagé à Zurich. Ces unités basées à Zurich sont restées organisationnellement rattachées au studio de Berne.

Depuis lors, le département Audio/Numérique, séparé spatialement, a maintenu deux modèles opérationnels distincts. Zurich a adopté une rédaction conçue pour l'utilisation des médias numériques, tandis que l'équipe éditoriale de Berne est restée orientée vers ses programmes radio spécifiques.

Force motrice : la consommation de médias numériques

Ursula Gabathuler et Beat Soltermann, co-rédacteurs en chef d'Audio/Numérique SRF, dirigent cet effort de restructuration. Ils soulignent que les habitudes de consommation des médias en évolution sont la principale raison de cette réforme.

« Les gens attendent de nous des informations en temps opportun. En même temps, ils veulent accéder à nos offres d'information à tout moment », explique Ursula Gabathuler, décrivant la base de la réforme de la rédaction.

Pour répondre à ces demandes du public, les équipes et départements éditoriaux de Berne vont réorienter leur travail. Ils produiront davantage de contenu pour l'application SRF News, réduisant ainsi leur stricte orientation vers les grilles de programmes radio et les heures de diffusion.

Impact sur les équipes éditoriales spécifiques aux programmes

Une conséquence directe de ce changement est la dissolution des équipes éditoriales existantes pour des programmes populaires. Cela inclut « Echo der Zeit », « Rendez-vous » et « Tagesgespräch ». Bien que les modérateurs et les producteurs continueront à travailler exclusivement ou principalement pour ces émissions, ils ne feront plus partie d'équipes autonomes avec leur propre direction dédiée.

Les fonctions de direction seront désormais séparées. Une personne sera responsable de la direction du contenu journalistique, tandis qu'une autre gérera l'équipe. La SRF met en œuvre cette séparation des responsabilités de direction à tous les niveaux et dans tous les domaines au sein du département éditorial Audio/Numérique.

Cela signifie que les membres du personnel individuel relèveront de deux superviseurs différents à l'avenir. Tous les nouveaux rôles de direction et autres postes ont été annoncés en interne. Le personnel existant a eu la possibilité de postuler à ces nouveaux rôles.

Principaux changements opérationnels

  • Les journalistes se concentreront sur les sujets plutôt que sur des programmes spécifiques.
  • Le contenu sera adaptable pour l'application News, la plateforme Play, les médias sociaux et la radio.
  • L'objectif est d'offrir une expérience en ligne plus actuelle et diversifiée.
  • Les auditeurs de radio ne devraient pas ressentir de changement dans la qualité des programmes.

Passage à la production de contenu thématique

Beat Soltermann souligne la flexibilité accrue qu'apportera le nouveau système. « Auparavant, c'était un système plutôt rigide. Maintenant, nous serons beaucoup plus flexibles », déclare-t-il.

Cette flexibilité signifie que les journalistes ne planifieront plus de contributions pour un programme spécifique. Au lieu de cela, ils se concentreront sur des sujets généraux. Ces sujets pourront ensuite être adaptés et distribués sur divers formats et canaux. Cela inclut l'application News, la plateforme Play, les médias sociaux et les émissions de radio traditionnelles.

La SRF entend que les auditeurs de radio ne soient pas affectés par ces changements internes. Les auditeurs devraient continuer à entendre des programmes de même qualité. Les utilisateurs en ligne, cependant, devraient bénéficier d'une gamme d'offres meilleure, plus actuelle et diversifiée.

Préoccupations du personnel et réponse de la direction

Malgré le scénario officiel pour Newsroom 3.0, de nombreux membres du personnel du studio de Berne ont exprimé des préoccupations importantes. Bien qu'il n'y ait pas eu de protestation publique, contrairement à la situation d'il y a sept ans lorsque la fermeture du site était menacée, une grande partie de la main-d'œuvre a exprimé en interne de fortes réserves. Ces préoccupations sont ressorties d'entretiens avec diverses personnes, qui ont préféré ne pas s'exprimer publiquement.

Certains employés, cependant, voient la réforme positivement. Ils estiment que la radio doit aussi évoluer et abandonner les processus obsolètes.

Critiques concernant la qualité et le calendrier

Le cœur des critiques du personnel ne rejette pas entièrement le modèle Newsroom 3.0. Au lieu de cela, ils plaident pour une transition plus douce et remettent en question la direction et le calendrier de la réforme. Une préoccupation majeure est l'impact potentiel sur la qualité journalistique.

Certains pensent que le nouvel organigramme entraînera plus de tâches administratives et moins de travail journalistique réel. La dissolution des équipes éditoriales spécifiques aux programmes, selon eux, pourrait compromettre les normes de qualité élevées. Ils craignent que la nouvelle structure ne concentre les discussions journalistiques entre moins d'individus, ce qui entraînerait moins de diversité d'idées et d'originalité.

Une critique centrale est que des structures efficaces et bien fonctionnelles sont démantelées inutilement.

Le calendrier de la réforme soulève également des questions pour le personnel de la SRF à Berne. Premièrement, l'équipe éditoriale d'« Echo der Zeit » est dissoute juste avant son 80e anniversaire. Deuxièmement, la mise en œuvre d'un nouveau modèle opérationnel peu avant un vote sur l'« Halbierungsinitiative » (initiative de réduction de moitié) risque de générer des titres négatifs si les changements ne se déroulent pas comme prévu.

« Nous sommes conscients que nous devons aborder l'ensemble avec prudence », déclare le co-rédacteur en chef Soltermann.

Ursula Gabathuler et Beat Soltermann reconnaissent les critiques. Ils accueillent favorablement les commentaires du personnel et comprennent les préoccupations, en particulier concernant la qualité du contenu, qu'ils priorisent également. Ils rapportent avoir eu de nombreuses discussions pendant le processus de candidature pour les nouveaux rôles, notant une forte volonté du personnel d'aider à façonner le processus.

« Il a fallu un moment pour montrer aux gens : rester immobile n'est pas une option. Nous devons bouger », déclare Ursula Gabathuler. Tous deux suggèrent également que la réforme pourrait paraître plus importante sur le papier qu'elle ne le sera dans le travail quotidien. « Bien sûr, il y a des changements. Mais pour la plupart des gens ici dans la maison, fondamentalement, peu de choses changent », dit Beat Soltermann.

Perspectives d'avenir et intégration supplémentaire

Que les changements soient perçus comme mineurs ou majeurs reste une question de perspective. Cette réforme n'est probablement qu'une étape dans un processus plus long. Une harmonisation supplémentaire des processus est attendue avec la fusion prévue, mais pas encore programmée, des départements éditoriaux vidéo et audio/numérique actuellement séparés.

De plus, le résultat du vote sur l'« Halbierungsinitiative » pourrait introduire des dynamiques entièrement nouvelles. Newsroom 3.0 est donc une étape dans un processus continu avec un avenir incertain.