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Un homme condamné pour des cambriolages de cliniques dentaires suisses

Un homme serbe a été condamné à 3 ans et 9 mois de prison et à une expulsion de 12 ans pour onze cambriolages, ciblant principalement des cliniques dentaires suisses. Le tribunal l'a reconnu coupable

Julian Fischer
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Julian Fischer

Julian Fischer is a legal affairs correspondent specializing in Swiss jurisprudence and public administration. He covers court decisions, legislative developments, and social policy impacts across various cantons. (FR)

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Langue:DEEN
Un homme condamné pour des cambriolages de cliniques dentaires suisses

Un homme serbe de 43 ans a été condamné à une peine de prison et à une expulsion de Suisse de 12 ans pour une série de cambriolages. Il a ciblé onze lieux, principalement des cliniques dentaires, à travers la moitié de la Suisse. Le tribunal de Bern-Mittelland l'a reconnu coupable de vol commercial et en bande organisée, de dommages matériels et d'intrusion. La valeur des instruments médicaux volés a été un point de discorde clé pendant le procès.

Points clés à retenir

  • Un ressortissant serbe a été condamné à 3 ans et 9 mois de prison et à une expulsion de 12 ans.
  • Il a avoué onze cambriolages, ciblant principalement des cabinets dentaires.
  • Le tribunal a estimé la valeur des biens volés à une somme à six chiffres élevée, inférieure aux 1,6 million de francs suisses initialement réclamés par l'accusation.
  • Le défendeur a affirmé avoir vendu les articles pour 80 000 francs suisses en Serbie.
  • Des preuves ADN ont lié l'accusé à l'une des scènes de crime.

Le tribunal prononce la peine et l'expulsion

Le Tribunal régional de Bern-Mittelland a condamné l'homme à une peine de prison ferme de 3 ans et 9 mois. En outre, le tribunal a ordonné son expulsion de Suisse pour 12 ans. Le verdict n'est pas encore définitif. L'évaluation par le tribunal de la valeur totale des biens volés a différé considérablement de la réclamation initiale de l'accusation.

Les procureurs avaient allégué que l'accusé avait volé des équipements et des instruments d'une valeur de 1,6 million de francs suisses lors de onze cambriolages. La procureure Melina Maspero a décrit ce montant comme une « somme astronomiquement élevée ». Cependant, le tribunal a finalement déterminé la valeur à un montant élevé à six chiffres, considérablement inférieur au chiffre de l'accusation.

« Les dégâts étaient importants. Mais certainement pas à ce point », a déclaré le défendeur de 43 ans, qui a avoué les cambriolages. « Si le matériel avait valu autant, je n'aurais pas eu à m'introduire si souvent. »

L'accusé a affirmé avoir vendu les articles volés pour 80 000 francs suisses sur une plateforme en ligne d'équipement d'occasion en Serbie. Cette grande divergence de valeur a constitué une partie centrale des procédures judiciaires.

Vérification des faits : Disparité de valeur

L'accusation a estimé les biens volés à 1,6 million de francs suisses. Le défendeur a déclaré avoir reçu 80 000 francs suisses pour ceux-ci. Cela représente une différence d'environ 1,5 million de francs suisses, soulignant un point de désaccord significatif concernant la valeur marchande réelle de l'équipement médical spécialisé.

La défense conteste l'évaluation des biens volés

L'avocate de la défense, Ladina Wirthner, a vivement critiqué l'évaluation de l'accusation. Elle a soutenu que le procureur avait simplement adopté les chiffres fournis par les victimes sans vérification appropriée. Wirthner a souligné que la valeur alléguée des biens volés était « plusieurs fois trop élevée et complètement irréaliste ». Elle a proposé une valeur maximale de 200 000 francs suisses pour les articles.

Wirthner a également fait remarquer que les listes d'articles volés avaient changé et s'étaient allongées pendant l'enquête. Elle a mis en doute la capacité de son client à transporter une telle quantité de matériel. La défense a suggéré que certaines victimes auraient pu profiter de l'occasion pour moderniser leurs cabinets aux dépens des compagnies d'assurance.

Pour deux des onze cambriolages, les montants volés étaient faibles. Cependant, pour des incidents individuels dans des cliniques dentaires avec plusieurs salles de traitement, les victimes ont réclamé des dommages de près de 300 000 francs suisses chacune. Le défendeur a exprimé des remords pour ses actes, déclarant qu'il voulait aider sa famille, qui faisait face à des difficultés financières. Il a noté que la situation est maintenant plus difficile pour toutes les personnes impliquées.

Contexte : Vol commercial

Le vol commercial fait référence à un schéma de délits de vol répétés commis à des fins lucratives. Le vol en bande organisée implique que les crimes ont été commis dans le cadre d'un groupe organisé. Ces classifications entraînent souvent des peines plus sévères en vertu du droit suisse.

Le parquet soupçonne un stratagème organisé

La procureure Maspero a jugé invraisemblable que le défendeur n'ait vendu l'équipement médical spécialisé qu'en ligne. Elle a suggéré qu'« il existe des clients pour de tels biens volés spécifiques », impliquant l'existence d'un réseau organisé plus vaste ou d'un client spécifique pour les articles. Maspero a soutenu que le défendeur ciblait délibérément des appareils et instruments coûteux, s'attendant à des profits élevés.

Compte tenu de la valeur élevée des biens volés, qu'elle a décrite comme un « cas presque sans précédent », la procureure avait requis une peine de prison nettement plus longue de 7,5 ans. Le tribunal, cependant, n'a pas entièrement adhéré à cette évaluation, même en considérant une somme élevée à six chiffres.

Défis pour déterminer la valeur réelle

Le président du tribunal, Marko Cesarov, a reconnu la difficulté de déterminer la valeur exacte des articles volés. Il a noté que les listes fournies par les victimes soulevaient parfois « plus de questions que de réponses ». Malgré les demandes du procureur, les victimes n'ont souvent pas réussi à soumettre de reçus ou d'autres preuves d'achat pour l'équipement volé.

Cependant, le juge Cesarov a confirmé que le défendeur, avec un complice décédé, avait emporté de grandes quantités de marchandises. Il a déclaré que les cabinets dentaires étaient spécifiquement ciblés pour leurs petits instruments coûteux, qui promettaient des profits élevés. Le tribunal a également noté le professionnalisme croissant du défendeur au cours de la série de cambriolages, indiquant qu'il avait acquis des connaissances significatives.

  • Preuves ADN : Lors d'un cambriolage, l'accusé a laissé une trace ADN sur une bouteille de boisson après avoir bu dans un réfrigérateur. Cette preuve a permis de le relier à la scène du crime.
  • Approche professionnelle : Le tribunal a observé que le défendeur est devenu très professionnel dans ses méthodes au cours des cambriolages.

Vague de cambriolages dans plusieurs cantons

La série de cambriolages a commencé en 2019. Initialement, le défendeur et un complice ont commis deux effractions dans la partie ouest de Berne. Le complice a également été impliqué dans un autre cambriolage à Schaffhouse en 2020. Après ces incidents initiaux, le défendeur a poursuivi sa série de crimes seul.

Ses cibles ultérieures ne se trouvaient plus dans la région de Berne. Au lieu de cela, il s'est concentré sur des cantons tels que Zurich, Argovie, Schaffhouse, Saint-Gall et Thurgovie. Le dernier cambriolage signalé dans cette série a eu lieu en juin 2024 à Zurich. La nature étendue des crimes indique une approche délibérée et organisée pour cibler des types spécifiques d'établissements dans différentes régions.

Incidents précédents : Effractions dans des cliniques dentaires

Au printemps 2025, quatre cabinets dentaires de Suisse orientale ont été ciblés par des cambrioleurs en quelques semaines. Des équipements d'une valeur de plusieurs dizaines de milliers de francs suisses ont été volés. Cela met en évidence un schéma récurrent de tels crimes.

Impact sur le secteur dentaire et tendances passées

La police cantonale bernoise ne suit pas spécifiquement les cambriolages dans les cabinets médicaux ou dentaires dans ses statistiques. Il est donc difficile de fournir des chiffres précis pour ces types d'incidents. Cependant, l'Association suisse des dentistes (SSO) est au courant de ces rapports et exprime son inquiétude.

Selon Andrea Renggli, porte-parole de la SSO, l'association ne tient pas de statistiques sur les cambriolages ou les dommages affectant ses membres. Il n'y a pas non plus de point de contact central pour les membres affectés. Renggli a déclaré que si les cambriolages devenaient plus fréquents, la SSO pourrait envisager d'émettre des avertissements à ses membres via une newsletter.

Vols de grande valeur notables

En novembre 2019, la Clinique de médecine dentaire de l'Université de Berne a été touchée par un cambriolage. Des voleurs ont dérobé des instruments d'une valeur de 400 000 francs suisses. Ce vol a considérablement perturbé le calendrier d'enseignement des étudiants. Un autre incident très lucratif s'est produit en juillet dernier chez un fabricant d'implants dentaires à Oensingen, où des implants en céramique d'une valeur d'environ un million de francs suisses ont été volés.

Contexte historique : Cambriolages à grande échelle

Entre 2006 et 2009, une importante série d'environ 120 cambriolages a ciblé des cabinets médicaux et dentaires dans toute la Suisse alémanique. La valeur totale des biens volés dans cette vaste série a dépassé 10 millions de francs suisses. Cela démontre que le vol à grande échelle dans les établissements médicaux n'est pas un phénomène nouveau dans la région.