Une récente enquête révèle un écart significatif entre les priorités des citoyens suisses et les sujets qui reçoivent une attention considérable au Parlement fédéral. Alors que les coûts des soins de santé restent la principale préoccupation du public, la défense nationale et l'égalité des sexes sont considérées comme surévaluées dans le discours politique.
Points clés à retenir
- Les primes de Krankenkasse sont la principale préoccupation pour 40 % des électeurs suisses.
- Seulement 12 % considèrent la défense nationale comme un défi majeur.
- L'égalité des sexes est jugée surévaluée par 43 % des répondants.
- Le changement climatique est également perçu comme recevant trop d'attention par près d'un tiers du public.
Les coûts des soins de santé dominent les préoccupations publiques
Le coût des primes d'assurance maladie, connues sous le nom de primes de Krankenkasse, se distingue comme la question la plus pressante pour les électeurs suisses. Selon l'enquête du baromètre électoral de la SRG menée par Sotomo, 40 % des plus de 32 000 électeurs éligibles ont identifié ces coûts comme leur principale préoccupation. Ce constat met en évidence une pression financière constante sur les ménages à travers le pays.
Après les primes d'assurance maladie, d'autres problèmes importants pour la population suisse incluent l'immigration, les relations avec l'Union européenne, le changement climatique et la politique d'asile. Ces sujets reflètent un éventail de considérations économiques, sociales et internationales qui façonnent le sentiment public.
Principales préoccupations publiques
- Primes de Krankenkasse : 40 %
- Immigration : Forte préoccupation
- Relations avec l'UE : Forte préoccupation
- Changement climatique : Forte préoccupation
- Politique d'asile : Forte préoccupation
La défense nationale jugée surestimée
Malgré les discussions en cours au Parlement fédéral sur la défense nationale, le public perçoit ce sujet différemment. Seulement 12 % des répondants considèrent la défense nationale comme un défi majeur pour la Suisse. Ce chiffre n'est que légèrement supérieur à celui d'il y a un an, suggérant une perception stable parmi les citoyens.
Un quart des personnes interrogées estiment que la défense nationale reçoit actuellement trop d'attention. Michael Hermann, PDG de Sotomo, a exprimé sa surprise face à ce résultat.
« Nous avons le sentiment de bénéficier d'une protection interne et de nous sentir très en sécurité, entourés de pays de l'OTAN », a déclaré Michael Hermann.
Ce sentiment suggère un sentiment de sécurité généralisé au sein de la population suisse. Les conclusions de Sotomo concordent avec les résultats d'une autre enquête commandée par la SRG et menée par GFS Bern, qui a inclus plus de 55 000 participants. Dans cette enquête, seulement 6 % considéraient une attaque militaire comme une menace « très forte » pour leur sécurité personnelle. Seule la perte d'emploi due aux avancées technologiques était perçue comme moins menaçante.
Discussions sur la défense au Parlement
Les discussions sur la préparation militaire en Suisse sont en cours, surtout après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le conseiller fédéral Martin Pfister, chef du DDPS (Département de la défense, de la protection de la population et des sports), a tenu une conférence de presse en mai 2025 concernant la politique de sécurité. Cependant, la perception publique montre un décalage par rapport à l'intensité de ces débats politiques.
Changement climatique et égalité des sexes : une suraccentuation perçue
Au-delà de la défense nationale, deux autres sujets sont perçus par le public comme recevant une attention excessive dans le discours public : le changement climatique et l'égalité des sexes. Près d'un tiers des répondants estiment que le changement climatique reçoit trop d'attention. Cependant, l'égalité des sexes se distingue comme le sujet le plus « agaçant » pour le public, 43 % des répondants indiquant qu'il reçoit trop d'attention.
Michael Hermann de Sotomo a expliqué pourquoi l'égalité des sexes suscite de si fortes réactions.
« C'est un sujet qui émotionne beaucoup de gens et en dérange beaucoup. Surtout quand il s'agit de la question du langage. C'est un sujet très personnel. On est directement concerné. Des questions de répartition des rôles se posent à la maison. C'est un sujet avec un grand potentiel d'agacement que beaucoup nomment explicitement parce qu'ils veulent en entendre moins parler », a expliqué Hermann.
Cela suggère que si l'égalité des sexes est une question sociale et politique importante, sa présentation et sa discussion publiques peuvent provoquer de la fatigue ou de la frustration chez une grande partie de la population.
Sentiment public sur les sujets surévalués
- Égalité des sexes : 43 % estiment qu'elle reçoit trop d'attention.
- Changement climatique : Près de 33 % estiment qu'il reçoit trop d'attention.
- Défense nationale : 25 % estiment qu'elle reçoit trop d'attention.
Implications pour la représentation politique
Les résultats de l'enquête indiquent un décalage potentiel entre les priorités des citoyens suisses et l'orientation de leurs représentants élus au parlement. Alors que les politiciens peuvent mettre l'accent sur certains sujets, les préoccupations quotidiennes du public tournent autour de questions différentes, principalement les pressions économiques comme les coûts de l'assurance maladie.
Les conclusions suggèrent que les représentants publics ne mesurent pas toujours avec précision les sentiments de la population. Comprendre cet écart est crucial pour une gouvernance efficace et pour garantir que les programmes politiques reflètent véritablement les besoins et les préoccupations de l'électorat. Cette divergence soulève des questions sur la manière dont le Parlement fédéral est connecté aux réalités quotidiennes des ménages suisses.




