Le Conseil municipal de Berne envisage un changement significatif dans la gestion et le financement de ses crèches municipales, connues sous le nom de Kitas. Une majorité rouge-verte a récemment voté pour intégrer directement ces structures au sein de l'administration centrale de la ville. Cette initiative vise à faire de la garde d'enfants un service public essentiel, mais elle soulève également des inquiétudes quant à des risques financiers potentiels et une perte de transparence, selon une analyse externe.
Points Clés
- Le Conseil municipal de Berne a approuvé une motion visant à intégrer les Kitas municipales dans l'administration centrale.
- Ce changement ferait passer le financement des Kitas d'un financement spécial au budget général.
- Les partisans soutiennent que cela renforce le service public de garde d'enfants et le rend plus résistant aux crises.
- Les opposants mettent en garde contre les risques financiers et une perte d'indépendance économique.
- Une analyse externe de 2023 a souligné des augmentations de coûts potentielles et des problèmes de transparence.
Motion pour l'intégration des crèches
Jeudi, le Conseil municipal de Berne a approuvé une motion urgente proposant l'intégration des crèches municipales dans l'administration centrale de la ville. Le vote a été serré, avec 36 voix pour et 32 contre. Cette décision reflète la volonté de la majorité rouge-verte au sein du conseil.
La motion, soumise par le groupe parlementaire AL/PdA/TIF, vise à modifier le règlement communal sur la garde d'enfants. Si elle est mise en œuvre, les 'Kitas Stadt Bern' ne dépendraient plus d'une structure de financement spéciale. Au lieu de cela, leurs opérations seraient financées directement par le budget municipal général.
Fait Marquant
Il existe 12 crèches municipales à Berne. Ces structures prennent en charge environ 15 % de tous les enfants bénéficiant de services de garde d'enfants dans la ville.
Combler un déficit de financement
Les partisans de la motion affirment qu'un déficit de financement est apparu en raison de l'introduction par le canton de bons de garde d'enfants. Auparavant, toute perte subie par les Kitas pouvait être couverte par leur financement spécial. Cependant, cela n'est plus autorisé dans le cadre du nouveau système cantonal.
Les promoteurs de la motion estiment que l'intégration des Kitas dans le budget général fournira une solution financière plus stable et durable. Ils soulignent que les Kitas municipales sont une partie vitale de l'infrastructure des services publics, garantissant l'accès à la garde d'enfants pour de nombreuses familles.
Les membres de gauche du conseil ont déclaré que les Kitas municipales sont une « composante indispensable du service public ». Ils ont soutenu que, bien que ces Kitas puissent être légèrement plus chères que les options privées, elles offrent une plus grande stabilité en période de crise et sont démocratiquement responsables.
Inquiétudes du centre-droit
La proposition a rencontré une forte opposition de la part des partis de centre-droit. Les critiques ont exprimé des inquiétudes quant au fait que le retour des Kitas dans l'administration saperait leur recherche d'autonomie économique. Ils ont suggéré que les prestataires privés pourraient être mieux équipés pour gérer efficacement les services de garde d'enfants.
Oliver Berger, représentant le PLR, a averti que cette mesure « annulerait l'indépendance économique souhaitée ». Il a soutenu que les entités privées pourraient accomplir les tâches d'une Kita plus efficacement. Le débat a mis en évidence une différence fondamentale de philosophie concernant le rôle des services publics par rapport aux services privés dans la garde d'enfants.
Contexte du financement de la garde d'enfants
Depuis un certain temps, le modèle de financement des Kitas municipales de Berne est un sujet de discussion. Le passage aux bons de garde d'enfants cantonaux a modifié le paysage du financement, créant des défis pour les structures qui dépendaient auparavant d'un financement spécial pour couvrir les déficits opérationnels. Ce débat actuel fait partie d'un effort continu pour trouver une solution robuste et équitable à long terme pour la prestation de services de garde d'enfants dans la ville.
Critiques de la motion
Béatrice Wertli du parti 'Die Mitte' a résumé le point de vue de sa faction sur la motion. Elle l'a décrite comme ayant été présentée « sans nécessité, sans fondement et sans soutien public ». Wertli a maintenu que le système actuel, y compris le régime des bons de garde d'enfants, fonctionne bien et qu'il n'y a pas de besoin urgent d'un changement aussi drastique.
Ces arguments soulignent la division au sein du conseil municipal. Alors que la majorité rouge-verte privilégie le contrôle public et la résistance aux crises, le centre-droit met l'accent sur l'efficacité, l'indépendance économique et le rôle des prestataires privés.
Examen réglementaire en cours
Une révision partielle du règlement sur la garde d'enfants est déjà en cours. Un processus de consultation pour cette révision s'est achevé au printemps. Le conseil municipal avait précédemment proposé que le budget général de la ville compense les Kitas municipales pour tout coût supplémentaire découlant de leur structure organisationnelle.
Ursina Anderegg, la directrice de l'éducation et des affaires sociales (GB), a informé le conseil que cette question reviendrait bientôt au conseil municipal pour une discussion plus approfondie. Cela indique que le cadre plus large de la prestation de services de garde d'enfants à Berne est toujours en cours d'examen et de développement actif.
Analyse et risques antérieurs
En 2023, la ville a commandé à un cabinet de conseil une analyse des différents modèles de fonctionnement de ses Kitas. Cette analyse a examiné quatre options différentes pour la gestion des structures. Les conclusions ont indiqué que si un retour à l'administration centrale était faisable, il s'accompagnerait de risques financiers considérables.
L'analyse a également souligné une perte potentielle de transparence si les Kitas étaient entièrement intégrées dans l'administration générale. Ces avertissements contribuent aux préoccupations soulevées par l'opposition de centre-droit concernant les implications financières et la surveillance du changement proposé.
Conclusions du cabinet de conseil
- L'analyse a exploré quatre modèles opérationnels différents.
- L'intégration dans l'administration centrale a été jugée possible.
- Avertissement de risques de coûts importants.
- Mise en évidence d'une perte potentielle de transparence.
Proposition antérieure rejetée
Le Conseil municipal a récemment abordé une proposition contrastée concernant les 'Kitas Stadt Bern'. En juin, la majorité rouge-verte a rejeté une motion visant à confier les tâches des Kitas municipales à des « tiers appropriés ». Cette décision antérieure illustre davantage la préférence de la majorité du conseil pour le maintien du contrôle municipal sur ces services de garde d'enfants vitaux.
Le vote actuel visant à intégrer les Kitas dans l'administration s'aligne sur la position de la majorité contre la privatisation ou l'externalisation de ces services. Il renforce leur engagement envers un système de garde d'enfants géré publiquement, malgré les préoccupations financières et de transparence soulignées par les rapports externes et l'opposition politique.
Le débat autour des Kitas municipales de Berne reflète une discussion plus large sur le rôle du gouvernement dans la prestation de services sociaux essentiels. Alors que la ville avance avec la révision partielle de son règlement sur la garde d'enfants, la structure et le financement à long terme de ces structures resteront un point central pour les résidents et les décideurs politiques.