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Le Conseil Municipal de Berne Débat l'Élargissement de la Loi Anti-Discrimination

Les partis de gauche bernois proposent une nouvelle loi pour étendre les protections anti-discrimination, incluant la pauvreté et le poids corporel, visant à faire de Berne un leader national, bien qu

Liam Carter
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Liam Carter

Liam Carter is a public policy correspondent for Bern News Today, specializing in government accountability, regulatory affairs, and the oversight of non-profit organizations. He reports on consumer protection issues and the use of public funds. (FR)

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Le Conseil Municipal de Berne Débat l'Élargissement de la Loi Anti-Discrimination

La gauche politique bernoise lance une discussion approfondie sur la discrimination, proposant une nouvelle loi qui élargirait considérablement les efforts anti-discrimination de la ville. La proposition vise à positionner Berne comme un leader national dans la lutte contre la discrimination, bien que le financement des mesures suggérées reste un point de discorde parmi divers groupes politiques.

Points Clés

  • Berne dispose actuellement de 11,25 postes à temps plein répartis dans trois bureaux anti-discrimination.
  • Les factions de gauche proposent un nouvel article dans le code municipal pour étendre la protection.
  • La définition élargie de la discrimination inclurait des facteurs tels que la pauvreté, la religion et le poids corporel.
  • Un expert estime que le bureau central proposé et d'autres mesures coûteraient au moins un demi-million de francs suisses par an.

Cadre Actuel de Lutte Contre la Discrimination à Berne

La ville de Berne aborde actuellement la discrimination par le biais de trois bureaux spécialisés. Ces bureaux se concentrent sur la migration et le racisme, l'égalité des sexes et l'égalité pour les personnes handicapées. En 2024, ces trois départements employaient collectivement 11,25 équivalents temps plein.

Malgré ces structures existantes, les factions politiques du centre-gauche et de l'extrême-gauche estiment que les efforts actuels ne sont pas suffisants. Ces groupes, dont le PS/Juso, le GB/JA, le GFL, l'AL, le PdA et Tier im Fokus, détiennent quatre des cinq sièges au gouvernement de la ville. Ils ont soumis une motion au conseil municipal demandant une série de mesures visant à faire de Berne un « pionnier dans la lutte contre la discrimination » dans toute la Suisse.

Effectifs Actuels

Les trois bureaux anti-discrimination de Berne comptent actuellement 11,25 postes équivalents temps plein dédiés aux questions de migration, de racisme, de genre et de handicap.

Amendement Proposé au Code Municipal

Le cœur de la motion est l'introduction d'un nouvel article dans le code municipal. Intitulé « Protection contre la discrimination et promotion de la participation », cet article obligerait légalement la ville à faire respecter les interdictions de discrimination. Il exigerait également le renforcement de l'égalité, de l'inclusion et d'une culture de l'appréciation, nécessitant des ressources financières supplémentaires.

Ce nouveau mandat s'appliquerait à toutes les entités exerçant des tâches municipales. Cela inclut les opérations externalisées et les organisations privées exerçant des fonctions publiques. L'objectif est d'assurer une protection complète dans toutes les activités liées à la ville.

« Nous voulons lancer un large débat et sensibiliser aux différentes formes de discrimination », a déclaré Barbara Keller, conseillère municipale du PS et co-initiatrice de la proposition.

Élargissement de la Définition de la Discrimination

La définition proposée de la discrimination est significativement plus large que la norme fédérale. Elle vise à inclure un éventail plus large de caractéristiques. Ces caractéristiques comprennent le manque de droits de résidence, la pauvreté, la grossesse, la parentalité, l'état matrimonial, la religion, les convictions politiques, la langue, les maladies chroniques, l'âge, le poids corporel et un mode de vie itinérant. Cette liste n'est pas exhaustive, et ces facteurs sont destinés à être considérés aux côtés des protections existantes pour le handicap, le genre et la race.

Selon Keller, la proposition vise à « mettre en lumière des groupes invisibles et marginalisés, qui ne sont peut-être pas encore pris en compte dans les débats actuels ». Le juriste Tarek Naguib, expert en droit anti-discrimination et autre moteur de la motion, a souligné la nécessité d'« efforts et de responsabilités » pour rendre la discrimination visible.

Contexte Historique des Lois sur l'Égalité

Naguib souligne que les structures d'égalité existantes sont souvent le résultat de « décennies de lutte ». Il note qu'une fois qu'une question d'égalité est réglementée légalement et que des bureaux spécialisés travaillent à sa mise en œuvre, cela conduit à davantage de mesures préventives et, si nécessaire, à des plaintes légales. Ce processus attire l'attention sur la discrimination et aide les personnes affectées à se sentir entendues et reconnues.

Nouveau Bureau Central et Débats sur le Financement

Le vaste débat initié par les factions de gauche est toujours en cours, même au sein de leur propre bloc politique. Les quatre factions soumissionnaires ont noté dans leur communiqué de presse qu'elles avaient « des points de vue différents sur la mise en œuvre spécifique ».

Un jour plus tard, le Parti Vert Libéral (GFL) a publié une déclaration distincte. Ils ont remis en question « si une ville de la taille de Berne a vraiment besoin d'un autre bureau spécialisé séparé ». Le GFL suggère qu'il serait « plus efficace » de consolider les bureaux spécialisés existants en un nouveau bureau central anti-discrimination. Ils soutiennent que cela libérerait des ressources et réduirait le risque que différents groupes affectés soient opposés les uns aux autres.

Le GFL a souligné que même des villes beaucoup plus grandes comme Berlin ont centralisé leurs bureaux de protection anti-discrimination. Ils saluent la motion si elle « initie un processus de réorganisation », mais insistent sur le fait que les structures existantes doivent être examinées pour détecter les redondances et les chevauchements.

Implications Financières et Structure Proposée

La question du financement reste centrale. La conseillère municipale du PS Keller et l'expert Naguib sont clairs sur le fait que leurs demandes ne peuvent être satisfaites sans fonds supplémentaires. Naguib estime le coût annuel à une « somme à six chiffres – au moins ».

La proposition de réglementation détaillée de sept pages, jointe à la motion, suggère plusieurs mesures qui entraîneraient des coûts supplémentaires pour la ville. Celles-ci incluent la création d'un nouveau bureau spécialisé au sein de la Direction présidentielle. Ce nouveau bureau ne remplacerait pas les bureaux existants, comme suggéré par le GFL, mais coopérerait étroitement avec eux et soutiendrait leur travail.

  • Le nouveau bureau spécialisé serait responsable de la promotion de projets tant au sein qu'en dehors de l'administration.
  • Il dirigerait une conférence interne d'experts administratifs sur les questions de discrimination et de participation, établie par le conseil municipal.
  • D'autres demandes incluent une commission d'experts pour la discrimination et la participation, et un point de contact indépendant pour les plaintes de discrimination.

Naguib explique qu'un bureau spécialisé ayant une responsabilité globale et une vision des formes de discrimination transversales et nouvelles est nécessaire. En même temps, il souligne la nécessité continue de bureaux responsables dotés d'une expertise spécifique pour défendre des groupes et des préoccupations particuliers.