Une nouvelle motion au Parlement cantonal bernois vise à obliger légalement les restaurants et autres établissements hôteliers à accepter les paiements en espèces. Cette proposition intervient alors que de plus en plus d'établissements du canton s'orientent vers des transactions exclusivement numériques, soulevant des préoccupations concernant l'accès et l'équité économique pour certains groupes de personnes.
Points clés à retenir
- Une motion transpartisane propose l'acceptation obligatoire des espèces pour les entreprises hôtelières bernoises.
- Cette mesure vise à protéger le droit de payer avec des francs suisses physiques.
- Des préoccupations existent quant à l'exclusion des personnes âgées et de celles n'ayant pas d'accès numérique par les paiements exclusivement numériques.
- Les petites entreprises pourraient faire face à des coûts plus élevés avec les systèmes de paiement électronique.
Motion déposée pour garantir les paiements en espèces
Six députés ont officiellement soumis la motion intitulée « Droit de payer en espèces dans l'hôtellerie » au Parlement cantonal bernois mardi. La motion demande des règles légales claires pour garantir que les espèces restent un moyen de paiement accepté dans tous les secteurs de l'hôtellerie du canton de Berne. Cette initiative reflète un débat croissant sur l'avenir de la monnaie physique dans les transactions quotidiennes.
Le groupe à l'origine de la proposition comprend des représentants de plusieurs partis politiques. Il s'agit de Nils Fiechter (UDC), Beat Cattaruzza (PVL), René Maeder (Le Centre), Hans Schär (PLR), Samuel Kullmann (UDF) et Adrian Spahr (UDC). Leur effort combiné souligne la vaste préoccupation concernant l'abandon progressif des espèces.
Fait : Statut de monnaie légale
Selon la Loi fédérale suisse sur la monnaie et les moyens de paiement (LMM), les billets de banque et les pièces de monnaie suisses sont désignés comme monnaie légale. Cela signifie qu'ils doivent généralement être acceptés pour les paiements.
La liberté de paiement menacée
Le texte de la motion indique qu'un nombre croissant d'établissements hôteliers à Berne refusent les espèces. Ils n'acceptent que les méthodes de paiement électroniques ou numériques. Cette tendance, selon les députés, restreint la liberté des individus de payer avec la monnaie légale de la Suisse : les francs suisses en pièces et billets.
« Cette évolution restreint la liberté de payer avec la monnaie légale – le franc suisse en pièces et billets », explique le texte de la motion. Ce sentiment souligne l'argument central des partisans.
Bien que la loi suisse impose l'acceptation de la monnaie légale, les entreprises privées ont actuellement la possibilité de refuser les paiements en espèces. Elles peuvent le faire en affichant des panneaux clairs, tels que « Pas de paiement en espèces ». Cette pratique est au cœur du débat législatif actuel.
Impact sur les groupes vulnérables et les entreprises
Les critiques soutiennent que la limitation des paiements en espèces crée des désavantages pour des segments spécifiques de la population. Il s'agit notamment des personnes âgées qui n'utilisent peut-être pas les méthodes de paiement numériques, des jeunes sans carte de crédit et des personnes qui n'ont pas de compte bancaire. En outre, certaines personnes préfèrent les espèces pour des raisons de confidentialité.
Contexte : Croissance des paiements numériques
L'utilisation des méthodes de paiement numériques a considérablement augmenté ces dernières années. Cette augmentation est due à la commodité, aux avancées technologiques et, dans certains cas, aux considérations de santé publique. Cependant, ce changement a également suscité des discussions sur l'inclusion financière et le choix du consommateur.
La motion aborde également les préoccupations économiques des petits établissements. Les systèmes de paiement électronique s'accompagnent souvent de frais de transaction plus élevés pour les petites entreprises que pour les grands détaillants. Cela peut entraîner une concurrence inégale. Les députés estiment que les consommateurs devraient avoir la possibilité de choisir consciemment les espèces.
- Personnes âgées : Souvent moins familières ou à l'aise avec les outils numériques.
- Jeunes : Peuvent manquer d'accès aux cartes de crédit ou aux comptes bancaires.
- Populations non bancarisées : Dépendent entièrement des espèces pour les transactions.
- Défenseurs de la vie privée : Préfèrent les espèces pour les transactions anonymes.
Opinion publique sur les paiements en espèces
Le sentiment du public concernant l'utilisation des espèces varie. Un récent sondage informel a montré des opinions diverses sur l'importance des espèces. Certains résidents préfèrent les espèces pour leur tangibilité et leur facilité de budgétisation. D'autres adoptent les méthodes numériques pour leur rapidité et leur commodité.
Le débat à Berne reflète une discussion nationale et internationale plus large. De nombreux pays sont aux prises avec la manière d'équilibrer les avantages de l'innovation numérique avec la nécessité d'assurer l'accès financier à tous les citoyens. Le résultat à Berne pourrait créer un précédent pour d'autres régions.
Garantir l'acceptation des espèces ne concerne pas seulement un mode de paiement. Il s'agit également de préserver l'inclusion financière et le choix du consommateur. La motion met en évidence ces droits fondamentaux dans un monde de plus en plus numérique. Le Parlement cantonal examinera maintenant la proposition, en tenant compte de ses impacts potentiels sur les résidents et les entreprises.
La voie à suivre pour la motion
La motion suivra les procédures parlementaires. Cela comprendra des discussions en commission et des débats entre les députés. Les législateurs évalueront les implications économiques, sociales et juridiques de l'obligation d'accepter les espèces.
Si elle est adoptée, le gouvernement cantonal bernois serait chargé d'élaborer une législation spécifique. Cette législation décrirait la manière dont les entreprises hôtelières doivent mettre en œuvre l'exigence d'acceptation des espèces. Le processus pourrait prendre plusieurs mois, voire plus, en fonction de la complexité et du consensus politique.
La discussion aborde également le rôle de la Banque nationale suisse (BNS). La BNS est responsable de l'émission des billets de banque et des pièces de monnaie. Son mandat comprend la garantie de la disponibilité des espèces comme moyen de paiement. Cela fournit une base stable pour le système financier.
Statistique : Tendances d'utilisation des espèces
Bien que les paiements numériques augmentent, les espèces restent un moyen de paiement important pour de nombreuses transactions quotidiennes en Suisse. Les pourcentages exacts varient selon les secteurs, mais les espèces sont encore largement utilisées pour les petits achats et dans certains groupes démographiques.
La motion vise à clarifier les obligations légales des entreprises. Elle vise à empêcher une suppression complète des espèces. Cela garantirait qu'aucun segment de la population ne soit laissé pour compte dans le paysage des paiements en évolution.




